Préambule : rôle d'un ampli
Comme son nom l'indique, un ampli Hi-Fi sert à amplifier le signal provenant d'une source audio (lecteur CD, platine vinyle, mobile, etc.) pour ensuite l'envoyer vers les enceintes. Le niveau du signal d'entrée (niveau ligne ou phono) est en effet très faible alors que les enceintes ont besoin d'une puissance élevée pour fonctionner.

Le schéma ci-dessous décrit le fonctionnement d'un ampli analogique classique. De nombreux modèles intègrent un DAC (convertisseur numérique analogique) qui permet de convertir un signal numérique (fichiers audio, streaming musical, etc.) en signal analogique avant amplification.
Différents termes sont utilisés pour définir les types amplificateurs. Lorsque l'on parle d'ampli ou d'amplificateur Hi-Fi, on désigne généralement un ampli intégré, c'est-à-dire avec pré-ampli et ampli de puissance combinés dans un seul appareil (cas le plus courant). p>
En savoir plus (pré-ampli, ampli de puissance, DAC...)
Puissance
C'est un point crucial à prendre en compte lors de votre achat. Il s'agit surtout de choisir une puissance adaptée à vos enceintes ; une bonne adéquation de la puissance ampli/enceintes est en effet primordiale pour un rendu sonore optimal.
Les principales spécifications à prendre en compte sont, pour l'ampli, la puissance RMS (ou nominale) et, pour les enceintes, la puissance admissible. Pour information, la puissance maximale, parfois indiquée, n'est pas représentative.

- Ampli : puissance RMS par canal
Elle correspond globalement à la puissance moyenne délivrée pour un canal, gauche ou droit. Vous remarquerez que cette puissance est indiquée pour une plage de fréquence (généralement 20Hz-20kHz) et une ou plusieurs impédances (8 ohms dans la plupart des cas). Nous ne développerons pas ici ces concepts mais lorsque vous comparez les puissances de plusieurs amplificateurs, assurez-vous que ce soit pour la même impédance.
Voir le comparatif ampli - Enceintes : puissance admissible
Également indiquée en watts, elle donne approximativement la puissance RMS maximale que l'enceinte pourra recevoir de l'amplificateur, sans être endommagée. Certains fabricants indiquent d'ailleurs directement la plage de puissance d'amplification recommandée. Notez qu'une enceinte est aussi caractérisée par une impédance nominale (4, 6 ou 8 ohms dans la plupart des cas) qu'il faudra prendre en compte lors du choix de votre ampli.
Bien qu'il puisse paraître logique de choisir un ampli avec une puissance RMS égale ou inférieure à celles des enceintes (pour ne pas les endommager) ce n'est pas nécessairement une bonne idée. En effet, un ampli trop faible utilisé à un volume élevé pourra générer une distorsion importante (écrêtage, saturation). Il sera généralement préférable, pour préserver les enceintes et pour une meilleure qualité d'écoute, d'avoir un ampli puissant utilisé à un volume modéré.
Concernant l'impédance (~ résistance), il est recommandé (mais non obligatoire, sous certaines conditions) de choisir des enceintes avec une impédance identique ou relativement proche de celle indiquée en sortie de l'ampli.
Pour en savoir davantage sur l'impédance des enceintes, vous pouvez consulter la page comprendre l'impédance (sur son-vidéo.com).
Sachez que la puissance nominale (RMS) d'un ampli n'est pas toujours représentative de la puissance sonore ressentie. D'autres éléments peuvent entrer en jeu, notamment le type d'ampli, le rendement des enceintes ou la taille de la pièce.
- Un ampli à lampes par exemple, bien qu'ayant souvent une puissance RMS indiquée relativement faible, donnera une impression de volume supérieur à celui obtenu avec un ampli à transistors classique.
- Le rendement (ou sensibilité) d'une enceinte correspond au rapport entre la puissance acoustique mesurée (en décibels) par rapport à la puissance électrique délivrée (en watts). Ainsi, à puissance égale, plus le rendement sera élevé, plus le niveau sonore perçu sera élevé.
Rendu sonore
La qualité audio d'un ampli dépend de nombreux facteurs. Certains sont quantifiables mais d'autres sont plus subjectifs (coloration du son par exemple) et/ou plus difficilement mesurables (qualité des composants, architecture interne, alimentations séparées, etc.). Dans la mesure du possible, c'est encore l'écoute ou, à défaut, les avis utilisateurs, qui vous renseigneront le mieux sur le type de rendu sonore de tel ou tel ampli.
Parmi les éléments "tangibles" qui vont influer ou caractériser le son de votre installation Hi-Fi, vous trouverez notamment la technologie d'amplification, les caractéristiques techniques et l'installation globale.

- Technologie : lampe, transistor ou hybride
La majorité des amplis sont des modèles à transistors. Ils sont robustes, ont une longue durée de vie et proposent un son relativement "neutre" (sans coloration). Mais vous trouverez également des amplis à lampes (= à tubes), réputés pour leur rendu sonore particulier, plus chaud et plus "puissant". Ces modèles sont en revanche plus encombrants, plus lourds et plus chers. Il existe aussi des amplis hybrides, lesquels combinent les deux technologies, avec généralement un préampli à tubes couplé à un ampli de puissance standard. - Caractéristiques : DHT, rapport signal/bruit, réponse en fréquence, etc.
Nous n'entrerons pas ici dans le détail technique de ces spécifications dont l'interprétation dépend parfois de plusieurs paramètres. Retenez tout de même que la distorsion harmonique totale (DHT ou THD, exprimée en %) correspond en quelque sorte à une "altération" du signal par l'ampli ; plus elle sera faible, plus le signal de sortie sera proche de celui d'entrée. Dans la pratique, la distorsion des amplis modernes est si faible (< 1%) qu'elle n'est généralement pas audible. Le rapport signal/bruit est quant à lui exprimé en décibels ; plus il sera élevé, moins le "bruit de fond" sera perceptible.Plus d'infos sur le rapport signal/bruit (sur son-vidéo.com) - Élément "périphériques" : enceintes, câbles, etc.
D'un point de vue plus global, c'est surtout l'équilibre de votre installation globale qui compte. Votre budget doit idéalement être bien réparti entre les différents éléments de votre système Hi-Fi : ampli, enceintes mais également câbles et éventuellement platine vinyle ou lecteur CD. Il est par exemple contre-productif d'avoir des enceintes ultra haut de gamme si vous choisissez un ampli d'entrée de gamme.

Notez que, selon votre mode d'écoute, d'autres caractéristiques peuvent entrer en compte, notamment la qualité du convertisseur numérique analogique (DAC, Digital Analog Converter).
Les fiches produits indiquent parfois la ou les classes d'ampli utilisées par l'appareil (A, AB, D, etc.). Une classe correspond à un type de fonctionnement et chacune présente des avantages et inconvénients. La plus répandue étant la classe AB.
Pour en savoir davantage sur ce sujet, consultez le guide sur les classes d'amplification (sur son-vidéo.com)
Connectique
Pour simplifier, nous avons distingué la connectique de base, présente sur la grande majorité des modèles, de la connectique avancée.
Connectique de base
Retrouvez ci-dessous les connecteurs d'entrée/sortie présents sur la quasi-totalité des amplis hi-fi intégrés.

- Entrées analogiques : pour brancher en RCA (Cinch) les sources audio type lecteur CD. Elles acceptent un niveau ligne.
- Entrée phono (MM et/ou MC) : pour brancher en RCA une platine vinyle. Cette entrée est associée à un pré-ampli dédié pour amplifier le signal phono (analogique également mais très faible) jusqu'au niveau ligne standard.
- Entrées numériques : pour brancher en coaxial ou optique (connecteur TOSLINK) des équipements avec audio numérique type décodeur ou téléviseur. Vous trouverez parfois l'appellation S/PDIF (Sony/Philips Digital InterFace). Ces entrées impliquent la présence d'un DAC intégré (Digital Analog Converter) qui convertira les signaux numériques en analogique.
- Sortie(s) analogique(s) : pour envoyer le signal vers un enregistreur ou un autre équipement audio (connecteur format RCA également).
- Sorties enceintes : il s'agit d'un bornier sur lequel brancher une paire d'enceintes. Il en existe de deux types, les bornes à clip (modèles entrée de gamme) et les bornes à vis (le plus courant), généralement compatibles avec les fiches bananes.
- Sortie subwoofer (1x RCA) : pour connecter un caisson de basse. Le signal envoyé n'a pas été amplifié (il a uniquement transité par le pré-ampli) car les caissons de basse possèdent leur propre amplificateur.
À cela s'ajoute la sortie casque en façade (jack 6.35mm ou mini-jack 3.5mm), présente sur la très grande majorité des modèles.
Connectique avancée
L'illustration ci-dessous liste les connecteurs que vous retrouverez plutôt sur des amplis moyenne et haut de gamme.

- Sorties enceintes A/B : le double bornier permet de brancher en bifilaire des enceintes compatibles ou de raccorder deux paires d'enceintes, soit en mode A + B (4 enceintes en simultané), soit en mode A ou B.
- Entrée(s) HDMI : pour connecter un appareil audio/vidéo de type TV, décodeur ou console de jeux. Pour écouter un son surround (Dolby, DTS, etc.), tournez-vous plutôt vers un ampli home-cinéma.
- Entrée USB audio : pour utiliser par exemple un ordinateur comme source audio. Il s'agit habituellement d'un port USB-B (connecteur "carré"). Il peut être compatible avec l'USB classe 1 (audio jusqu'à 96 kHz) et/ou classe 2 (audio jusqu'à 192 kHz). Pour information, la fréquence d'échantillonnage des CD est de 44.1 kHz.
- Entrée lecteur USB : un ou plusieurs ports USB-A (plus fin), à l'arrière ou en façade avant, servant à connecter un lecteur externe type clé USB ou disque dur externe, pour y lire les fichiers stockés.
- Entrées XLR (symétriques) : il s'agit de connecteurs pros, moins sensibles aux bruits parasites.
- Entrée Amp in (ou Pre-in) : relativement rare, elle permet d'utiliser l'ampli comme ampli de puissance (le signal reçu ne passe pas par le pré-ampli intégré).
- Sortie Pre-Out : comme pour la sortie subwoofer, elle envoie le signal issu du pré-ampli (non amplifié) vers un autre appareil, un ampli de puissance par exemple. Contrairement à la sortie caisson, qui ne transmet généralement que les basses, toutes les fréquences sont contenues dans le signal pre-out.
- Sortie Trigger 12V : il s'agit d'une sorte de déclencheur qui va permettre de contrôler d'autres appareils, comme par exemple faire descendre un écran de projection motorisée.
Parmi les autres connecteurs que vous pourrez rencontrer, on peut notamment citer : entrée antenne tuner DAB/FM, port de service USB (par la mise à jour du firmware), port réseau Ethernet, etc. Concernant les connexions sans fil (Bluetooth et Wi-Fi), reportez-vous à la section suivante.
Vous remarquerez que certains amplificateurs possèdent des connecteurs plaqués or (RCA et/ou borniers enceintes). L'or permet tout simplement une meilleure résistance à l'oxydation que les autres métaux.
Wi-Fi / Bluetooth
Lorsque l'on parle d'ampli sans fil, ou d'utilisation sans fil, on peut faire référence à diverses notions, avec principalement le Bluetooth, le Wi-Fi et/ou les enceintes sans fil. Le schéma ci-dessous présente les principaux usages de ces différentes technologies de transmission sans fil.

Wi-Fi et Bluetooth présente chacun leurs avantages et inconvénients :
- Bluetooth
Très simple à utiliser mais la portée et les fonctionnalités sont limitées. La qualité sonore est par ailleurs inégale et dépend du type de codec utilisé (SBC, AptX, LDAC, etc.). Certains amplis ont un Bluetooth bi-directionnel (récepteur et émetteur), qui permet de recevoir de l'audio (smartphone, tablette, etc.) mais également d'en envoyer, vers un casque Bluetooth par exemple. - Wi-Fi
Moins immédiat à mettre en place (connexion nécessaire à un routeur ou à une Box), ce mode de connexion permet en revanche une excellente qualité et donne accès à de nombreux services et fonctionnalités : streaming musical (Spotify, Deezer...), multiroom, commande vocale, etc.
Guide et comparatif
Fonctionnalités
Les amplis se différencient également avec le type de fonctions additionnelles proposées. Retrouvez ci-dessous la liste des fonctionnalités parmi les plus courantes.

- Source direct, ou pure direct, ou mode direct, ou bypass.
L'appellation varie selon les marques mais le principe reste toujours sensiblement le même. Cette fonction désactive les réglages utilisateurs (basses, aigus, balance) et tout autre processus de traitement sonore pour une écoute au plus proche du son original. Dans certains cas, tous les circuits électroniques non nécessaires (affichage, circuits annexes, etc.) sont éteints pour limiter d'éventuels bruits parasites. - Réglages utilisateurs
Basses (graves), treble (aigus) et balance font partie des possibilités de réglages les plus fréquentes. L'option loudness est également souvent disponible. Elle permet une écoute équilibrée, même à faible volume sonore, en boostant les fréquences les plus graves et les plus aigus. Sans loudness, à bas volume, le son paraitra manquer de basses et d'aigus. - Tuner radio intégré
Il peut s'agir d'un tuner FM et/ou DAB/DAB+ (radio numérique, avec une qualité supérieure). De nombreux modèles proposent aussi d'écouter la radio via Internet, avec notamment le service TuneIn. - Services connectés
Comme expliqué dans la section précédente, parmi les services proposés par la connexion Wi-Fi, vous pourrez par exemple trouver le streaming musical (Deezer, Spotify, etc.), la commande vocale (Alexa, Google Assistant, etc.), la radio par Internet (TuneIn, etc.) ou le multiroom (HEOS, MusicCast, BluOS...).
Voir les amplis connectés
Parmi les autres fonctionnalités, plus rares, on peut citer : lecteur CD intégré, vu-mètre en façade, châssis anti-vibration, calibration acoustique automatique, etc.